Être rappelé
Démonstration
Pour traiter votre demande, nous devons traiter vos données personnelles. Plus d’informations sur le traitement de vos données personnelles ici.
Lorsqu’une organisation traite des données personnelles, elle doit toujours s’appuyer sur une base légale prévue par le RGPD pour assurer la protection des données : consentement, contrat, obligation légale, mission d’intérêt public, sauvegarde d’intérêts vitaux, ou intérêts légitimes.
Cette dernière, les intérêts légitimes, suscite souvent des questions quant à sa définition précise. La notion d’intérêt légitime nécessite une compréhension approfondie. Elle est souple et utile pour de nombreux traitements, mais comporte des conditions strictes. Voici comment la comprendre et l’utiliser correctement, avec rigueur.
Dans le cadre du RGPD, tout traitement de données personnelles doit reposer sur une base légale. Parmi les six prévues par la réglementation, l’intérêt légitime est sans doute l’une des plus utilisées par les organismes privés.
Concrètement, cette base permet à une organisation de traiter des données si elle poursuit un objectif légitime (par exemple : renforcer la sécurité de son réseau, prévenir la fraude, gérer efficacement ses activités), que ce traitement est nécessaire pour atteindre cet objectif, et que les droits et libertés des personnes concernées ne sont pas lésés.
L’intérêt légitime joue donc un rôle d’équilibre : il autorise un traitement au service des besoins de l’organisation, tout en exigeant une vigilance particulière pour ne pas porter atteinte à la vie privée des individus.
La base juridique de l’intérêt légitime concerne avant tout les organismes privés, responsable du traitement – entreprises, associations ou encore groupes – qui peuvent y recourir dès lors que les trois conditions définies par la CNIL sont respectées et que les risques pour les personnes sont correctement évalués.
À l’inverse, les autorités publiques, lorsqu’elles agissent dans l’exercice de leurs missions de service public, ne peuvent en principe pas fonder leurs traitements sur cette base. Elles doivent privilégier l’obligation légale ou la mission d’intérêt public. Cette exclusion constitue un principe important du RGPD.
Toutefois, la CNIL rappelle que, dans certains cas très spécifiques – par exemple le développement d’un outil ou d’un système d’IA n’ayant pas de lien direct avec leurs missions principales –, l’usage de l’intérêt légitime par une autorité publique peut être envisagé, mais sous conditions strictes et après une analyse approfondie.
Avant de pouvoir invoquer l’intérêt légitime comme base juridique, la CNIL rappelle qu’il est indispensable de vérifier trois conditions précises. Elles permettent de s’assurer que le traitement repose sur un fondement solide et qu’il respecte l’équilibre entre les besoins de l’organisation et les droits des personnes concernées.
Cet intérêt n’est pas librement défini, son caractère légitime devant être démontré, mais quelques exemples typiques sont considérés comme légitimes :
La CNIL précise qu’un intérêt est présumé légitime s’il est :
La nécessité du traitement doit être établie et celui-ci doit permettre d’atteindre l’objectif poursuivi, sans alternative moins intrusive pour les personnes concernées.
Il faut également pouvoir démontrer ce choix ; si les modalités de traitement évoluent (les finalités du traitement, données, durée de conservation…), la justification par intérêts légitimes doit être renouvelée.
Le traitement ne doit pas créer un déséquilibre au détriment des droits des personnes, notamment en tenant compte de leurs attentes raisonnables.
La CNIL exige de :
Par exemple :
La base juridique retenue influe directement sur les droits que peuvent exercer les personnes concernées :
Voici un tableau récapitulatif, basé sur la CNIL :
Base légale | Droit d’opposition | Portabilité |
---|---|---|
Consentement | Non (1) | Oui |
Obligation légale | Non | Parfois |
Mission d’intérêt public | Oui | Non |
Intérêt légitime | Oui | Non |
(1) Le retrait du consentement est possible, mais l’opposition n’est pas applicable.
Prenons le cas d’une entreprise qui souhaite contacter ses propres clients sur leur lieu de travail à des fins de relance commerciale sans faire appel à des tiers :
Résultat : en réponse à cette analyse, la base juridique des intérêts légitimes peut être retenue, à condition de documenter l’analyse et d’offrir un droit d’opposition simple.
Les intérêts légitimes sont une des six bases légales du RGPD permettant la licéité d’un traitement.
Trois conditions cumulatives doivent être satisfaites :
Ce fondement ne doit pas être utilisé par défaut, la possibilité de recourir à d’autres bases devant être examinée, et ne s’applique généralement pas aux autorités publiques en mission de service public.
Il implique des obligations de transparence, de documentation, et garantit certains droits comme l’opposition, contrairement au consentement préalable des personnes qui peut être retiré.
En cas de doute ou selon les besoins spécifiques de votre organisation, l’accompagnement d’un expert est souvent précieux pour sécuriser votre conformité, en particulier dans des secteurs sensibles comme la santé et la recherche médicale. Chez Dipeeo, en tant que DPO externe déclaré auprès de la CNIL, c’est notre cœur de métier : nous vous aidons à interpréter correctement les obligations du RGPD, à documenter vos choix (notamment en matière d’intérêts légitimes) et à mettre en place des pratiques concrètes et adaptées à votre activité.