Être rappelé
Démonstration
Pour traiter votre demande, nous devons traiter vos données personnelles. Plus d’informations sur le traitement de vos données personnelles ici.
La vidéosurveillance en entreprise est aujourd’hui largement répandue, que ce soit dans les secteurs du tertiaire, de la santé, de l’industrie ou du commerce. Sécuriser les locaux, prévenir les vols, contrôler les accès, protéger les biens de valeur ou dissuader les comportements malveillants : les caméras de vidéosurveillance en entreprise sont devenues un outil courant de gestion des risques.
Mais leur mise en place ne doit jamais être considérée comme anodine. Installer un système de vidéosurveillance sur un lieu de travail constitue, au sens du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), un traitement de données à caractère personnel. Et ce traitement est l’un des plus intrusifs, car il capte potentiellement, en continu, des images de personnes identifiables : salariés, visiteurs, prestataires…
Pourquoi ? Parce qu’une image, dès lors qu’elle permet d’identifier directement ou indirectement une personne, entre dans la définition d’une donnée personnelle. L’enregistrement, la consultation, la conservation ou la transmission de ces images relèvent donc du RGPD.
Ajoutons que ce dispositif est encadré non seulement par le RGPD, mais aussi par la CNIL, le Code du travail, et les droits fondamentaux des salariés comme le droit au respect de la vie privée. La surveillance ne doit jamais être permanente, injustifiée, ni disproportionnée par rapport aux objectifs poursuivis.
Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour comprendre les règles à respecter en matière de vidéosurveillance au travail, éviter les erreurs fréquentes, et garantir la conformité de votre entreprise. Objectif : assurer la sécurité sans compromettre les droits des employés.
La vidéoprotection en entreprise est considérée comme l’un des traitements les plus intrusifs en matière de vie privée. Elle peut s’exercer en continu, capter des comportements, des déplacements, des interactions, parfois à l’insu des personnes concernées. Elle touche donc à la liberté d’aller et venir, au droit au respect de la vie privée et au climat social interne.
C’est pourquoi la CNIL rappelle que ce traitement ne peut être mis en place que s’il est nécessaire, proportionné, et qu’aucune solution moins intrusive ne permet d’atteindre la même finalité.
Avant toute mise en place de caméras de surveillance, l’employeur doit se poser la question suivante :
Est-ce que le même objectif peut être atteint par un moyen moins intrusif pour les salariés ?
Exemples de solutions alternatives :
Ce principe de proportionnalité est essentiel. Il est systématiquement examiné par la CNIL en cas de contrôle ou de réclamation.
Dans une entreprise, toutes les zones ne peuvent pas faire l’objet d’une surveillance par caméras. La réglementation encadrant la vidéosurveillance en entreprise impose des limites strictes pour garantir un équilibre entre sécurité, protection des biens et respect des droits des employés.
La mise en place d’un système de vidéosurveillance est possible dans certains lieux de travail spécifiques, à condition que l’objectif poursuivi soit clairement justifié :
Les zones concernées peuvent être :
La finalité du dispositif de vidéosurveillance en entreprise doit toujours être explicite, pertinente et proportionnée. On ne filme pas « pour filmer » : il doit y avoir un risque identifié à prévenir.
Certaines zones, considérées comme relevant de la vie privée ou du repos des employés, ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’un dispositif de vidéosurveillance en entreprise, même pour des raisons de sécurité :
Installer un système de vidéosurveillance dans une entreprise ne se résume pas à placer des caméras aux bons endroits. Il s’agit d’un traitement de données encadré, qui impose à l’employeur de mettre en place une série de mesures juridiques, techniques et organisationnelles pour garantir la conformité au RGPD, au droit du travail, et aux recommandations de la CNIL.
Voici les 4 piliers essentiels à respecter lors de la mise en place d’un dispositif de vidéoprotection.
Les images captées par un système de vidéosurveillance en entreprise ne peuvent être librement consultées par n’importe qui.
Seules les personnes expressément habilitées, dans le strict cadre de leurs missions professionnelles, peuvent avoir accès aux images enregistrées. Il s’agit généralement des personnes suivantes :
Le nombre d’utilisateurs autorisés doit rester strictement limité.
L’accès aux vidéos ne doit jamais être généralisé ou accordé à l’ensemble du service RH, de l’encadrement ou du personnel informatique. Plus les personnes habilitées sont nombreuses, plus le risque de détournement, de fuite ou de consultation abusive augmente, ce que la CNIL sanctionne systématiquement.
En cas de contrôle, la CNIL exige que les personnes habilitées soient identifiées nominativement, que leurs droits d’accès soient justifiés, et que la politique de gestion des accès soit formalisée par écrit.
L’enregistrement audio est interdit par principe dans le cadre professionnel.
Selon la CNIL, le son est une donnée encore plus intrusive que l’image, car il capte des échanges verbaux, des discussions confidentielles, voire des propos relevant de la vie privée.
Seules de très rares exceptions permettent la captation audio, par exemple :
Dans 99 % des cas, notamment pour la surveillance au travail, le son doit être désactivé sur tous les dispositifs.
Un système de caméras avec microphone activé sans justification claire constitue une violation manifeste du RGPD.
La durée de conservation des images enregistrées est un point clairement encadré par la CNIL et régulièrement contrôlé.
Un temps de conservation illimité ou mal défini constitue un manquement grave. Plusieurs entreprises ont été sanctionnées pour avoir conservé des images pendant plusieurs mois sans justification ni base légale.
Le Comité Social et Économique (CSE) doit être consulté préalablement à toute installation de caméras de surveillance, même si ces caméras ne visent pas directement les salariés.
Parce qu’un tel dispositif peut avoir un impact sur :
L’information du CSE doit être complète et documentée :
Lorsqu’un dispositif de vidéosurveillance en entreprise filme tout ou partie de la voie publique (trottoir, rue, place, entrée d’un bâtiment ouvert au public), la réglementation change.
En effet, filmer la voie publique relève d’un régime spécifique, encadré par le Code de la sécurité intérieure. Dans ce cas, l’installation du système ne dépend plus uniquement du RGPD, mais nécessite une autorisation de la préfecture.
Toute personne filmée sur son lieu de travail doit être clairement informée de la présence d’un système de surveillance.
Un panneau visible et lisible doit être installé à l’entrée de chaque zone filmée. Il doit contenir :
Il doit être lisible, compréhensible et situé à hauteur d’œil, à l’entrée de la zone filmée.
La CNIL considère qu’un simple pictogramme de caméra sans texte explicatif n’est pas suffisant.
Au-delà de l’affichage, les salariés doivent être informés par écrit via un document interne.
Cette information est généralement intégrée dans :
Cette documentation doit notamment préciser :
En cas de contrôle ou de réclamation, vous devez être en capacité de prouver que cette information a bien été transmise.
L’information est un droit fondamental des personnes filmées. Elle est aussi la première ligne de défense de l’entreprise en cas de litige ou de contrôle de la CNIL.
Depuis plusieurs années, la CNIL renforce ses contrôles sur les dispositifs de vidéosurveillance en entreprise. Et les chiffres sont sans appel : la vidéosurveillance fait partie des traitements les plus régulièrement sanctionnés, notamment dans les secteurs du commerce, de la santé, des services et de l’hôtellerie.
En 2025, plusieurs décisions de sanctions simplifiées ont concerné des systèmes de caméras de surveillance non conformes au RGPD, pour un total de plus de 100 000 euros d’amendes cumulées.
Chaque manquement, même mineur, peut entraîner une vérification complète de l’ensemble des traitements mis en place dans l’entreprise.
Si les sanctions de la CNIL sont redoutées, beaucoup d’employeurs sous-estiment les conséquences RH internes d’un dispositif de vidéosurveillance mal cadré.
Dans les faits, les premiers signalements ne viennent pas de la CNIL… mais des salariés eux-mêmes, via les représentants du personnel, les syndicats, ou directement auprès du DPO ou du service RH.
Un salarié qui estime que ses droits sont bafoués a la possibilité de :
Les tribunaux ont déjà annulé :
Dans ces cas, l’image devient illégale, donc inutilisable, et l’entreprise se retrouve fragilisée juridiquement.
Un dispositif mal perçu ou mal compris peut rapidement devenir un sujet de tension sociale, voire de blocage, alors même que la finalité (sécurité, dissuasion, gestion des flux) est parfaitement légitime.
En traitant ce sujet en respectant les règles applicables en matière de protection des données et Code du travail, l’entreprise peut éviter des réclamations inutiles… et faire de la conformité un levier de confiance interne.
Tout système de télésurveillance en entreprise doit figurer dans le registre des traitements de données personnelles. Cette documentation doit inclure :
Ce registre constitue la première preuve de conformité en cas de contrôle de la CNIL.
Chez Dipeeo, nous accompagnons plus de 450 entreprises, collectivités et structures de santé dans leurs projets de conformité RGPD, dont la mise en place de solutions de vidéoprotection.
Nos DPO externalisés vous aident à :
Notre mission : faire de la conformité un levier de confiance et de dialogue social, pas un facteur de blocage ou de conflit.
Vous avez un doute sur la conformité de votre dispositif de vidéosurveillance en entreprise ? Prenez contact avec l’un de nos experts RGPD RH.